Pendant longtemps, la notion d’exclusion sociale n’était guère présente dans l’esprit des habitants de la Province de Luxembourg. La grande pauvreté, la crise du logement et le déclassement semblaient réservés aux centres urbains. Vers le milieu des années 80 cependant, avec la crise de la sidérurgie dans le bassin d’Athus, la dure réalité est apparue : le sud du pays était aussi concerné.
Une équipe de bénévole s’est rassemblée autour de l’abbé Dagonnier, membre des Aumônier du travail à Arlon, pour créer un lieu d’hébergement destiné à ceux qui ne possèdent pas de logement. L’ASBL “ Soleil du Cœur ” a vu le jour le 24 décembre 1986. Elle ne disposait d’aucun patrimoine financier mais elle était riche de volontés. Pour être en mesure d’héberger des personnes, l’association porta son choix sur une vieille bâtisse, une ancienne boucherie aux ¾ ruinée, baptisée par les villageois “ Maison Rose ”.
Le bâtiment était ouvert aux intempéries. Il se composait d’un corps de logis en piteux état et d’une annexe principale, un ancien atelier de boucherie. Celui-ci occupait le rez-de-chaussée. L’ensemble était en ruines et l’eau ruisselait entre les murs et les plafonds. Entre le corps de logis et le rez-de-chaussée annexe, rien n’existait hormis un grand espace aménageable sous la toiture.
Entre 1987 et 1994, l’histoire de l’association fut surtout l’histoire de la renaissance de son bâtiment. L’ancienne boucherie a été aménagée en lieu communautaire (salle T.V./vidéo, salons de détente et une chambre à coucher communautaire de 3 lits). Dans les dépendances contiguës au corps de logis, deux étages comprenant 14 studios individuels avec salle de bains ont été construits et aménagés. L’achat en 1993 de la ferme voisine à la maison d’accueil a offert l’espace indispensable à la construction des escaliers de secours réclamés par les services de pompiers de la Ville de Virton.
Mis en conformité avec les exigences légales et administratives, la maison d’accueil a ouvert ses portes en septembre 1994 et la direction a obtenu, sur base d’un projet pédagogique en juillet 1995, la reconnaissance du centre par les pouvoirs publics (agréments et subsides).